L'élevage intensif
Définition de l'élevage intensif dans Wikipédia :
L'élevage intensif est une forme d'élevage qui vise à augmenter sensiblement la productivité de cette activité, notamment en raccourcissant la phase de croissance, et en s'affranchissant plus ou moins fortement du milieu environnant. Il concerne l'amont de la filière agro-industrielle.
Ce système d'élevage se caractérise par l'utilisation de surfaces réduites, les animaux étant logés dans des bâtiments fermés, avec une densité élevée de population, et dépendant totalement de l'éleveur pour leur alimentation. Ce type d'élevage se caractérise aussi par le recours important à la mécanisation et par son insertion dans un système économique intégré dans lequel l'éleveur tend à devenir un quasi-salarié (sans la protection sociale que confère ce statut) de groupes qui souvent fournissent les aliments et commercialisent les produits.
Les progrès de l'alimentation animale permettent de penser l'élevage en termes de « transformation » d'aliments en croissance animale. L'intérêt de ce type d'élevage est qu'il permet de fournir de la viande et d'autres produits (œufs, lait, cuir, laine, fourrure) à des prix de revient contenus, ce qui a permis une accessibilité certaine de ces aliments. En outre, cette production est moins dépendante des aléas climatiques.
Dans certaines fermes d'élevage, on accroît la production en se servant de la génétique des animaux. La formule scientifique permettant cet usage n'est bien sûr pas sans risque pour les êtres humains, qui mangent de ces animaux chaque semaine. On pense par exemple aux allergies: certains des remèdes chimiques implantés aux animaux ont pour racine un produit de consommation quotidien (arachides, lactoses, espèces végétales, etc.)
Les inconvénients portent principalement sur la qualité des produits, souvent décriée, ainsi que les conditions de vie des animaux. Les fortes densités de population créent aussi des risques sanitaires, qui nécessitent souvent des traitements antibiotiques à titre préventif. Cela a conduit à diverses évolutions, comme la fixation de normes minimales par voie législative ou règlementaire (cf. notamment les directives européennes en la matière) et des labels de qualité pour mieux satisfaire les consommateurs.
L'élevage intensif porte en général sur les races fortement sélectionnées, principalement les volailles et les porcs, mais il s'applique aussi aux bovins ainsi qu'à des espèces sauvages, en aquaculture par exemple.
Lorsque l'élevage est conduit de manière totalement indépendante de la production agricole locale, on parle d'« élevage hors-sol ». Il faut noter cependant que ces élevages ont besoin néanmoins d'une superficie minimale pour étendre les déjections (notamment le lisier de porcs) sans provoquer de pollution des eaux par les nitrates et les phosphates contenus dans ces effluents.
On parle également d'« élevage en batterie », notamment pour les veaux et les volailles, par référence aux cages, parfois superposées, dans lesquelles sont maintenus les animaux.
ELEVAGE, TRANSPORT ET ABATTAGE DES ANIMAUX DESTINES A LA CONSOMMATION HUMAINE
Le Problème
Les méthodes d'agriculture ont considérablement changé au cours de l'histoire contemporaine.
Par contre, la considération accordée à l'animal d'élevage n'a pas évolué; le progrès scientifique et technique n'a été appliqué qu'à l'augmentation de la productivité et de la rentabilité, indépendamment de tout critère moral. Cela a engendré un système d'élevage industriel réservant aux animaux d'abattoirs l'existence la plus misérable qu'ils n'aient jamais connu: emprisonnement à vie dans des cages dans des hangars, conditions extrêmes de privation de place et de relations affectives.
Dans les pays industrialisés, l'élevage intensif est ultra-majoritaire, à l'exception des ovins et les vaches à viande.. En France, en 1997, 90% des porcins, 90% des veaux, 70% des vaches laitières, 70% des poulets de chair et 90% des poules pondeuses sont élevés en batterie.
Tout est mis en place pour obtenir un engraissement rapide des animaux, et pour gérer les problèmes causés par l'entassement massif des individus.
L'élevage intensif cause de graves souffrances aux animaux
L'espace est réduit au minimum vital.
Il s'agit là d'un problème très grave de l'élevage intensif. Les caisses à veaux sont tellement exiguës que les animaux ne peuvent plus se retourner dès l'âge de deux semaines. Les poules pondeuses ne sont pas mieux loties: entassées à cinq ou six par cages, chaque individu n'a souvent pour vivre que la surface d'une feuille de format A4 ! Quant aux truies utilisées pour la reproduction, elles sont non seulement enfermées dans des stalles étroites, mais encore sanglées une partie de leur grossesse.
L'espace de vie est minuscule, mais il n'est pas pour autant confortable.
Pour faciliter le nettoyage, le sol des boxes à veau est formé de lattes de bois à claire-voie, surélevées par rapport au sol (en béton). De même, les porcins n'ont pas droit à de la litière ou de la paille. Quant aux volailles, leurs pattes ne sont pas adaptées au sol grillagé de leur cage, ce qui entraîne des lésions et une croissance constantes de leurs griffes, qui peuvent même finir par bloquer totalement l'animal dans le grillage.
Bien que le nettoyage soit facilité par les sols grillagés ou à claire-voie, il est très délicat de maintenir une hygiène correcte dans des hangars regroupant des centaines ou des milliers d'animaux. L'air se charge d'ammoniac, de poussières et de microbes, ce qui entraîne des taux élevés d'affections respiratoires et oculaires chez les animaux. Les humains habitant au voisinage des élevages industriels sont nombreux à se plaindre de l'odeur pestilentielle et de la surabondance de mouches, même lorsqu'ils résident à distance respectable des installations; cela donne une idée de l'état de l'atmosphère à l'intérieur même des hangars ! Les étés de canicules, des millions de poules et poulets décèdent à cause de l'excès de chaleur dans certaines installations.
L'alimentation est savamment élaborée pour entraîner un engraissement rapide à un coût minimal, quitte à aller à l'encontre des besoins naturels des animaux. Les veaux sont nourris exclusivement d'aliments liquides présentés dans des sacs plastiques, ce qui contrarie gravement leur désir de téter. La nourriture est délibérément carencée en fer, afin que leur chair ne rosisse pas: la viande de veau blanche se vend mieux que la viande rose. Cela entraîne notamment l'exclusion des fibres, trop riches en fer, contrarie leur besoin naturel de ruminer. De plus, les veaux sont privés d'eau afin de les inciter à avaler davantage de nourriture associée à la boisson, et les faire grossir plus rapidement.
Les maladies sont fréquentes dans les élevages industriels, malgré l'usage massif d'antibiotiques et d'anxiolytiques. Outre les problèmes respiratoires et ophtalmologiques évoqués précédemment, on rencontre fréquemment des ulcères gastriques et des diarrhées chroniques, causés par le stress chronique et l'alimentation inadaptée. La croissance très rapide, et l'absence de possibilités de se mouvoir, conduisent à des pathologies osseuses (chez les poules, l'ostéoporose est aggravée par les rythmes de ponte très élevés qui sont imposés: le calcium est mobilisé pour les coquilles des oeufs, au détriment des os qui se retrouvent très cassants). Les animaux souffrent aussi d'ampoules, de brûlures, et d'ulcères aux membres, leur vie ayant lieu en permanence sur une même litière sale.
Les relations affectives inter-individus sont largement bridées, voire inexistantes: les petits sont séparés très tôt de leur mère, les mâles et femelles ne se rencontrent pas (l'insémination est faite artificiellement). La séparation d'un veau de sa mère est particulièrement impressionnante : mère et fils s'appellent désespérément pendant des jours...
Les boxes à veau conduisent à une existence solitaire, mais les autres méthodes d'élevage conduisent généralement à entasser à un même endroit (cage, surface d'un hangar) des individus de même âge et de même sexe.
Les animaux ne disposant pas d'espace de vie suffisant, ni de suffisamment d'intimité, il apparaît de fortes tensions nerveuses et des conflits violents entre individus. Pour éviter que les animaux ne se blessent grièvement, les éleveurs pratiquent divers types de mutilations : débecquage et déphalangeages des volailles, caudectomies, arrachages ou épointages de dents chez les porcins. Ces interventions, tout comme les castrations et les écornages de bovins, sont généralement pratiquées sans anesthésie ni même administration d'analgésiques. Pour calmer les animaux, les éleveurs choisissent quelquefois de les plonger dans l'obscurité durant la quasi-totalité de la journée.
L'élevage intensif est aussi un problème grave pour les humains
L'élevage industriel augmente le chômage. Dans l'élevage intensif, tout est organisé pour utiliser le moins de temps possible et le moins de personnel possible : pour diminuer au maximum les coûts de production, on diminue au maximum le nombre d'emplois.
L'élevage industriel est une nuisance grave pour l'environnement. Les riverains des élevages intensifs en sont les premières victimes : nuisances olfactives majeures, nuisances sonores, forte pollution de l'air par l'ammoniac et les poussières, prolifération des mouches et des rats.
En août 2000, dans un village français, les riverains d'un élevage industriel de poules pondeuses, excédés par les nuisances, ont apporté à leur préfet... une omelette de mouches.
Mais la pollution frappe bien au-delà du simple voisinage. Les tonnes de déchets sont une cause commune de pollution des rivières et des nappes phréatiques. Les poissons deviennent ainsi les victimes indirectes de l'infortune des animaux d'élevage. En Bretagne, région qui concentre une forte proportion des élevages industriels, les élevages hors sol sont particulièrement dénoncés... par les pêcheurs !
L'élevage industriel est une menace pour la santé publique.
Les élevages intensifs absorbent des quantités massives d'antibiotiques, ajoutés dans l'alimentation des animaux. Les antibiotiques sont utilisés comme "promoteurs de croissance", pour accélérer la prise de poids des animaux. Pourtant, les antibiotiques sont prévus pour lutter contre des maladies, et non pour servir d'additifs alimentaires. Ils devraient être utilisés le moins possible, et uniquement à des fins médicales, car leurs résidus peuvent altérer la comestibilité de la viande, et parce que leur emploi entraîne l'apparition de bactéries résistantes. Ces résistances microbiennes concernent directement les maladies vétérinaires, mais on redoute aussi qu'elles conduisent à l'apparition de souches extrêmement dangereuses pour des maladies humaines. En 1997, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) tire la sonnette d'alarme: "L'utilisation excessive des antimicrobiens, notamment pour stimuler la croissance des animaux destinés à la consommation humaine, exposent l'homme à un risque sanitaire croissant et il faut la diminuer. [...] L'utilisation excessive des antimicrobiens dans la production des animaux d'élevage a pour conséquence en santé publique l'apparition d'agents pathogènes résistants susceptibles d'être transmis à l'homme par la chaîne alimentaire". Vous pouvez lire le communiqué de presse de l'OMS en intégralité. En 1999, le Conseil de l'Europe recommande d'interdire l'utilisation d'antibiotiques comme promoteurs de croissance, et de renforcer les législations nationales sur le bien-être des animaux pour améliorer la santé animale.
Malgré les menaces sur la santé publique, les progrès sont très lents. Les mises en garde ont conduit l'Union Européenne à interdire l'usage de certains antibiotiques, mais pas encore de tous. Et les autres nations du monde ont tendance à se montrer encore moins rigoureuses. Pour plus d'informations, vous pouvez lire un document de l'INRA sur les antibiotiques dans l'élevage.
La recherche d'une croissance ultra-rapide des animaux a conduit à d'autres erreurs majeures dans la composition de leurs aliments. Une crise grave à secoué la Belgique, en 1999, avec des poulets ayant reçu de la dioxine dans leur alimentation. Mais le problème le plus grave est incontestablement celui de l'ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine), également appelée "maladie de la vache folle". A l'origine, on trouve l'emploi de farines carnées. En récupérant des déchets carnés, on accroît à moindre coût le taux de protéines des aliments. C'est ainsi que des herbivores reçoivent une alimentation carnée, à base de membres de leur propre espèce ou d'autres espèces animales (y compris des animaux de compagnie). Un fabricant suisse récupérait même du placenta humain provenant d'hôpitaux de Zurich. Et un fabricant français récupérait des matières fécales, à partir des égouts !
Dans les années 80, toujours dans une logique de rentabilité maximale, des producteurs anglais ont insuffisamment chauffé les produits carnés de ces farines. Cela permet alors à une maladie endémique des ovins, la "tremblante du mouton", de passer aux bovins. Cette nouvelle variante de la maladie va se révéler particulièrement efficace pour franchir la barrière des espèces: des chats, et bientôt des humains, sont touchés à leur tour.
Tout un train de mesures a suivi, au cours des années, pour limiter l'expansion de la maladie, sans grand succès. Aujourd'hui, presque toute l'Europe de l'ouest est touchée, et la plupart des animaux atteints sont nés bien après l'interdiction des farines carnées dans l'alimentation des bovins. On ignore presque tout de cette maladie, de sa durée d'incubation, des possibilités de traitement. A l'heure actuelle, on ne peut faire aucun pronostic sérieux sur son évolution.
Il est difficile d'être exhaustif sur tous les problèmes alimentaires liés aux méthodes productivistes de l'élevage hors sol. Mentionnons encore les épidémies de salmonellose, qui ont tout particulièrement touché le Royaume Uni dans les années 80, et qui étaient issues d'élevages intensifs de poules pondeuses.
Bien souvent, les maladies véhiculées par les oeufs sont dues à des contaminations postérieures à leur collecte dans les élevages. Les fêlures de la coque, réalisées au cours du transport (y compris après l'achat par le client), en sont à l'origine. Là aussi, la recherche de la rentabilité maximale conduit à des oeufs aux coquilles très minces, et donc particulièrement vulnérables aux chocs.
La souffrance des animaux concerne aussi les marchés et les transports

Le Problème
Les cruautés sur les marchés aux bestiaux sont assez courantes, et ne font généralement l'objet d'aucune répression sérieuse. Les défenseurs des animaux présents sur les marchés (en particulier, les enquêteurs de l'OABA), font un travail ingrat et courageux, car l'accueil qui leur est réservé est difficile, voire parfois, absolument honteux. Le 9 septembre 1998, M. Michel Vandenbosch, président de GAIA, a été tabassé sur le marché aux bestiaux d'Anderlecht, en présence de journalistes. Il s'en est tiré avec une commotion cérébrale et des graves contusions au visage.
Lors des chargements, déchargements et déplacements, les animaux reçoivent des coups de pieds, d'aiguillons, sont tirés ou traînés de façon douloureuse. Lors de la stabulation, les bovins doivent passer des heures avec les cornes attachées au ras du sol : ce procédé d'attache, illégal en France mais encore pratiqué, est terriblement inconfortable et douloureux pour l'animal, mais il met en valeur sa masse musculaire. On trouve aussi couramment des animaux blessés ou malades, là aussi, en toute illégalité. Des films, tournés en caméra cachée sur des marchés aux bestiaux français et belges (notamment par la PMAF et GAIA), et diffusée ensuite par des grandes chaînes de télévision, ont révélé au public des problèmes graves qu'il ne soupçonnait généralement pas. Voir notamment un communiqué de presse de la PMAF à ce sujet.
Les transports d'animaux sont une cause importante de souffrances, car :
- Les règlements autorisent des trajets beaucoup trop longs
- Les règlements sont particulièrement mal appliqués (de nombreux rapports officiels l'attestent) et les conséquences sont absolument tragiques pour les animaux.
On trouve ainsi, de façon courante : des brutalités lors des chargements et déchargements ; des entassements excessifs d'animaux dans les camions, trains et bateaux, avec, pour corollaire, des animaux blessés, étouffés, ou écrasés par leurs congénères ; l'absence de système de ventilation et de régulation de la température ; l'absence d'hygiène (animaux au-dessus de leurs excréments) ; l'impossibilité, pour les animaux, de pouvoir s'abreuver ou se nourrir.
En Europe, les pires horreurs ont été relevées lorsque les animaux sont exportés ou importés avec des pays extérieurs à l'Union. On retrouve alors des durées de transport allant à 40 heures, voire plus, sans le moindre apport de nourriture ni de boisson, et dans des conditions d'inconfort extrêmes. De plus, des incidents techniques ou administratifs bloquent couramment les convois pendant des heures et condamnent les animaux à attendre interminablement avant de repartir. Beaucoup n'y survivent pas.
Les transports sont utilisés pour conduire les animaux à l'engraissement, au marché, ou, le plus souvent, à l'abattoir. Dès lors, il est absolument scandaleux d'imposer un trajet long et pénible... pour se terminer aussitôt après par l'abattage. Le scandale est d'autant plus grand que les exportations d'animaux vivants sont largement subventionnées par l'Union Européenne, et que les conditions d'abattage dans les pays tiers sont plus mauvaises qu'à l'intérieur de l'Union. Il conviendrait au contraire de privilégier le transport des carcasses plutôt que celui des animaux vivants.
De sérieux problèmes persistent en matière d'abattage
A de rares exceptions près, les animaux destinés à la consommation humaine doivent être saignés vivants. La perte d'un maximum de sang, chez l'animal, est un élément important pour l'hygiène des aliments, d'où la nécessité d'égorger l'animal alors que son coeur continue à battre.
La plupart des pays obligent que les animaux soient inconscients lors de l'égorgement. En France, cette obligation remonte à 1965.
De façon courante, les volailles sont suspendues sur un rail, la tête vers le bas. Le rail les conduit au dessus d'un bac d'eau : un courant électrique s'établit et fait perdre conscience à l'animal. Il est ensuite saigné.
Le porc est généralement étourdi par l'apposition manuelle d'électrodes sur sa tête. Les bovins sont rendus inconscients par percussion de la boîte crânienne, à l'aide d'un pistolet d'abattage.
Malheureusement, certaines poules relèvent la tête au-dessus des bacs d'eau, et ne reçoivent pas la décharge. Souvent, pour des questions de rentabilité, le personnel des abattoirs est contraint de traiter un grand nombre d'animal à l'heure. De plus, les contrôles dans les abattoirs sont assez rares, notamment en France. Il s'ensuit que les électronarcoses sont couramment mal pratiquées (d'autant que l'animal s'agite). Par suite, il n'est pas rare que les animaux soient égorgés en pleine conscience; ou alors, qu'ils se réveillent avant la fin de la saignée.
Précisons que la loi française autorise à tuer des animaux conscients dans certains cas :
- l'abattage fermier (la viande doit alors être consommée uniquement par le fermier lui-même ou sa famille)
- l'abattage rituel (casher ou halal)
- l'abattage d'urgence (généralement des animaux accidentés, mais les corridas sont assimilées à cette catégorie)
L'abattage rituel pose des problème aigus lors de la fête musulmane de l'Aïd el Kébir, où des personnes, non professionnelles de l'abattage, égorgent elles-mêmes des moutons, souvent fort maladroitement. Les avancées sur ces questions sont difficiles, car elles interférent avec des questions religieuses. Notons cependant que l'abattage halal n'est nullement demandé par le Coran, qu'il relève uniquement de la tradition, que certains pays musulmans (comme le Kenya) ont adopté l'étourdissement des animaux de boucherie, et que des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent à l'intérieur de la communauté musulmane pour demander l'abandon des égorgements d'animaux conscients.
Des problèmes persistent avec les poussins "refusés".
La France compte, chaque année, 45 millions de poussins "refusés". Ces "restes de couvoirs" sont les poussins mâles, les poussins estropiés, ou qui ont éclot en retard. Jusqu'à une date très récente (1997), ces poussins étaient mis à mort de façons très diverses, notamment :
- jetés vivants dans des broyeurs
- mis en sac, puis écrasés par un bulldozer
- versés dans des poubelles, ou dans des cuves, puis pilonnés
- enterrés vivants, jetés dans des décharges, etc...
En France, un décret de 1997 oblige à utiliser des méthodes de mise à mort instantanée, mais la réglementation tarde à être appliquée par tous les couvoirs.
Certains animaux, notamment invertébrés, font l'objet de méthodes particulières de mise à mort... encore plus cruelles que pour les vertébrés. Les cuisses de grenouilles sont ainsi coupées à vif, le reste de l'animal est abandonné, jeté sur un tas de corps mutilés en lente agonie. Les crustacés, quant à eux, sont couramment jetés vivants dans l'eau bouillante...
Le foie gras, un mal essentiellement français
La production de foie gras est déjà interdite dans de nombreux pays, soit grâce à des lois spécifiques (Allemagne, Danemark, Norvège, Pologne) soit grâce aux lois déjà existantes qui interdisent les cruautés envers animaux (Royaume Uni, Suisse). Par contre, elle touche particulièrement la France.
Ce pays est, de très loin, le premier producteur au monde de foie gras (environ 70% de la production mondiale), et son premier consommateur (85% de la consommation mondiale). Les campagnes de publicité, massives au moment des fêtes de fin d'année, sont destinées à le faire passer comme un élément incontournable des repas de fêtes. Par contre, la cruauté de sa production est soigneusement occultée.
Le gaveur enfonce dans l'oesophage de l'oie ou du canard le tuyau d'un entonnoir (embuc), pousse de grandes quantités de maïs qu'il fait descendre en frictionnant le cou de l'animal (ce dispositif est mécanisé dans les élevages intensifs). Le traumatisme causé par l'introduction de l'embuc entraîne fréquemment la "maladie du gros cou".
Mais le pire pour l'animal est la conséquence des troubles causés par l'excès de nourriture, qui entraîne la dégénérescence de son foie. L'animal souffre terriblement (difficultés de locomotion, de respiration, perte des plumes, soif importante, diarrhée verdâtre...), il évolue rapidement vers la mort; l'abattoir ne fait que raccourcir légèrement son calvaire.
L'élevage sert aussi pour la production de vêtements
L'élevage concerne aussi la production de vêtements, soit de façon conjointe à la production d'aliments carnées (cuir, laine), soit de façons spécifique (fourrure).
Les élevages d'animaux pour la fourrure se retrouvent essentiellement dans des régions au climat froid : nord des USA, Canada, Fédération de Russie, Pologne, Finlande.
La France possède malgré tout également des élevages, et certains de ses grands couturiers ont une lourde responsabilité dans la persistance de cette industrie. Contestés et trop onéreux, les manteaux de fourrure ne représentent qu'une petite partie de l'utilisation des fourrures : 90% des fourrures servent à la réalisation d'ornements : cols, extrémités des manches.
L'élevage pour la fourrure présente les mêmes problèmes de bien être animal que l'élevage industriel. On retrouve ainsi couramment des confinements extrêmes dans des cages, des sols grillagés très inconfortables (pour faciliter le nettoyage et ne pas salir les fourrures) et qui meurtrissent les pattes, des protections insuffisantes des intempéries... Les animaux élevés pour la fourrure sont des espèces sauvages (renards, visons, zibelines, lynx, loups..). De ce fait, ils souffrent encore plus des privations de place et d'instincts naturels que les animaux domestiqués depuis des millénaires. Les études scientifiques sur les visons ont montré que ceux-ci ont un très fort besoin d'accéder à un point d'eau où ils peuvent nager (le vison est prêt à faire des efforts considérables pour cela). Les élevages ne permettent pas de satisfaire ces impératifs biologiques. Il en va de même du besoin de creuser pour les renards.
Leur mise à mort fait appel à des méthodes particulières, afin de ne pas détériorer la fourrure. Celles-ci dépendent des animaux et des pays dans lesquels l'abattage est pratiqué, mais le plus souvent, on retrouve le gazage, l'électrocution, et les injections létales. Mais on peut trouver aussi, dans certains pays, l'empoisonnement, la pendaison, la brisure des vertèbres.
S'il est théoriquement possible de tuer sans faire souffrir, les problèmes de cruauté sont néanmoins encore nombreux.
L'astrakan est la fourrure de moutons caraculs tués à leur naissance, ou quelques jours avant celle-ci. Dans ce dernier cas, les brebis gestantes sont égorgées, leur foetus est extrait puis dépecé. La surface obtenue étant chaque fois très petite, il faut un grand nombre d'agneaux pour confectionner un vêtement. Les élevages sont réalisés en Ouzbékistan et quelques autres pays d'Asie centrale, environ 4 à 5 millions d'agneaux sont tués chaque année pour des vêtements vendus aux USA, France, Allemagne...
Les fourrures de chiens et chats provenant d'Asie, et tués de façon très douloureuse, se retrouvent dans des produits de pays occidentaux. En l'an 2000, les USA ont pris la décision d'interdire de façon stricte ces produits. L'Union Européenne ne l'a pas encore décidé, les pays les plus concernés par ces produits sont la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Irlande.
Les animaux sont quelquefois élevés à d'autres fins. Par exemple, des élevages cruels de civettes sont réalisés en Ethiopie. Les animaux sont dans un état extrême de privation de place, et sont manipulés de façon douloureuse chaque jour, afin de prélever le musc... utilisé ensuite dans des parfums de luxe occidentaux.
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